Tout le monde ne peut pas devenir manager. Pourtant, notre société fait de cette position hiérarchique l’objectif ultime à atteindre. Alors logiquement, quand un salarié est performant à son poste, celui-ci est rapidement promu et gagne en responsabilité en même temps qu’un meilleur salaire. Cependant, cela ne fait pas toujours de lui un bon manager… Et les comportements toxiques se répètent inlassablement d’une entreprise à l’autre. Alors comment faire pour que l’encadrement des personnes ne soit pas l’unique marqueur de réussite sociale dans le monde du travail ?
Le management abusif
À l’heure de la grande démission, les entreprises sont toujours en quête de nouveaux talents. Qu’elles veuillent les attirer ou les conserver dans leurs rangs, leur mission est de plus en plus compliquée. Parce que les crises successives que le monde traverse remettent en cause de nombreux fondamentaux dans notre société, les salariés font le choix de prioriser leur qualité de vie. Et donc, ils n’hésitent pas à fuir les environnements de travail qu’ils jugent préjudiciables pour leur bien-être.
Pourtant, les managers toxiques continuent de persécuter leurs équipes en toute impunité… En plus de provoquer des conséquences désastreuses sur la santé mentale de ces dernières, il s’avère que ces comportements sont loin d’être en voie de disparition dans les entreprises. Mais comment ces tyrans peuvent encore continuer de grimper les échelons de l’organigramme ? Tout simplement parce qu’il serait difficile de prendre le pouvoir sans en abuser.
Une question de réussite
Les psychologues du travail ont de beaux jours devant eux ! En effet, selon certains d’entre eux, un manager avance plus facilement sa carrière en adoptant un comportement problématique. Et ce dysfonctionnement est favorisé à deux niveaux. D’une part, il est rendu possible parce que le monde du travail perçoit le management comme une récompense dans la progression de carrière. D’autre part, parce que les entreprises soutiennent les personnes qui s’engagent sur la voie du leadership.
Pour résumer, pendant que notre société fait du management un véritable marqueur de réussite sociale, en parallèle, les comportements toxiques sont encouragés de manière implicite par les entreprises. Il faut dire que ces dernières ont déjà bien des défis à relever… Pourtant, la plupart d’entre elles savent qu’elles ont un problème de comportement sur leur lieu de travail. Mais plutôt que de prendre le taureau par les cornes, elles préfèrent laisser faire en espérant que la situation se règle d’elle-même.
Les fins du manager
Depuis toujours, le monde de l’entreprise suit un même modèle. Si un salarié obtient de bons résultats, il est récompensé par l’encadrement de plusieurs personnes. Il obtient par conséquent un meilleur salaire et un niveau social plus élevé. Mais si celui-ci n’est pas formé en amont, il peut causer des dégâts au sein de ses équipes. Alors, comment pallier le problème ?
Une des réponses peut paraître simple, mais sa mise en œuvre remet en cause un paradigme ancré profondément dans notre façon de voir l’entreprise et sa hiérarchie. En effet, on pourrait accepter le fait que si une personne est brillante à son poste, celle-ci devrait pouvoir continuer de l’exercer tout en étant récompensé. Meilleur salaire, avantages en nature, assouplissement des contraintes… Ainsi, le modèle de l’entreprise pourrait évoluer dans le sens des nouvelles attentes des salariés.