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Post-vérité

Pour certains, toute vérité n’est pas bonne à dire. Politiques, influenceurs ou entreprises n’hésitent pas à la manipuler parce qu’elle ne va pas dans leur sens. Ainsi, ils orientent l’opinion publique en leur faveur. Cette réalité alternative appartient à l’ère de la post-vérité dans laquelle nous évoluons. Le monde étant complexe, il est plus facile de s’attacher à des théories simplistes qui parlent à nos émotions. Et tout le monde peut se laisser berner… En ce qui concerne les consommateurs, des marques organisent elle-même leur propre fact-checking afin de tenter de regagner la confiance de ces derniers.

Une réalité alternative

Aujourd’hui, la vérité est manipulée par beaucoup afin de créer une réalité alternative. Personnages politiques, influenceurs, entreprises… Pour servir ses propres intérêts, plus personne n’hésite à faire mentir les faits. Et ce phénomène est largement amplifié par la montée en puissance des réseaux sociaux. Le plus grand nombre est influencé par des données faussées, et l’émotion l’emporte sur les preuves.

Le terme de post-vérité s’est démocratisé en 2016, lors de la campagne du référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne qui a donné lieu au Brexit. Mais aussi lors de l’élection présidentielle américaine qui a vu Donald Trump accéder au pouvoir. Et c’est maintenant la Russie qui est pointée du doigt pour son discours en matière de politique intérieure et extérieure.

Les armes du mensonge

Deepfake, manipulation de chiffres, photo sortie de son contexte, retouche numérique… Tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins. Que ces mensonges soient technologiques ou non, les réseaux sociaux leur offrent une caisse de résonance immense. Et plus l’information partagée fait appel aux émotions négatives des utilisateurs, plus les faits objectifs perdent de leur puissance pour modeler l’opinion publique. 

De fait, les théories du complot fleurissent à une vitesse exponentielle. Et même si certaines peuvent prêter à sourire, il faut bien être conscient que celles-ci causent des dégâts réels. En plus d’entraîner une vraie défiance envers les médias traditionnels, des gens peuvent être victimes de réalités alternatives. Ceci parce qu’elles sont bien plus simplistes et rassurantes que les enjeux de notre société actuelle. La seule évocation du mouvement antivax permet d’étayer cette démonstration.

Fact-checking de marque

Même si on pense d’abord au monde politique, la post-vérité fait également partie de celui des marques. Par exemple, le scandale Volkswagen a montré comment une entreprise du secteur automobile a manipulé des chiffres pour mettre en conformité ses moteurs. De fait, sa mise en lumière a renforcé durablement la méfiance des consommateurs. Et c’est la réputation de l’ensemble des constructeurs qui a été entachée par ricochet.

Dans l’agroalimentaire, la crise de la viande de cheval, présente dans les produits Findus à la place du bœuf, est un cas d’école qui a beaucoup marqué les esprits en 2013. C’est pourquoi certaines marques n’hésitent pas à organiser leur propre fact-checking depuis. Par exemple, Fleury Michon avec sa campagne Venez vérifier demandait aux consommateurs de constater par eux-même que le surimi était bien préparé avec du poisson.