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Monde d’après

La pandémie que nous traversons a donné naissance à l’idée que la société pourrait être tout autre. Plus respectueuse de l’environnement, de l’être humain… Pourtant, le temps a passé et nous ne voyons pas vraiment émerger ce “monde d’après”. Aujourd’hui, l’activité économique a repris ses droits. Mais est-ce qu’une véritable prise de conscience a-t-elle eu lieu depuis ?

L’après confinement

Pendant le premier confinement, et même ensuite, le concept de “monde d’après » s’est dessiné sur les réseaux sociaux. Celui-ci incarnait l’espoir de voir la société se défaire des méfaits du néolibéralisme et de la mondialisation à outrance, pour revenir à un idéal plus respectueux de l’environnement et de l’humain. L’économie s’étant complètement arrêtée, de nombreux signaux positifs ont été repérés et partagés par les internautes.

En effet, la baisse de la circulation routière a permis d’améliorer la qualité de l’air. La population ayant déserté les rues des villes, des animaux sauvages ont été vus arpenter ces dernières sans contraintes. L’utopie a semblé possible l’espace de quelques semaines, au grand bonheur de nombreux idéalistes. Cependant, la récréation n’a été que de très courte durée…

Mais et après ?

Au-delà des idéalisations, l’activité humaine a repris par la suite. Même si la crise sanitaire perdure encore aujourd’hui, la relance est arrivée en force. Elle a même très largement compensé le retard observé pendant les confinements. Donc, nous pouvons affirmer sans trop de risque que le monde d’après n’aura pas lieu. En tout cas, pas sous la forme qui était attendue par beaucoup.

Les chiffres le prouvent. La France a connu une croissance record de 7% en 2021. D’après un rapport Oxfam, de mars 2020 à octobre 2021, les richesses des grandes fortunes françaises ont bondi de 86%, soit un gain de 236 milliards d’euros. De fait, l’empreinte écologique de l’économie reste encore très forte et les inégalités continuent de se creuser inexorablement. Il faut se rendre à l’évidence, le commerce international continuera de commercer. Et nous ne pourrons pas nous contenter du Made in France pour résoudre tous nos problèmes.

La prise de conscience

Dans chaque crise, il est humain de rechercher un bouc-émissaire. Certains en veulent au gouvernement, d’autres aux ultra-riches… Mais beaucoup ont très bien compris que le véritable responsable de cette période difficile est bien un simple virus, accompagné de ses multiples variants. Ils ont réalisé que ce dernier représente un avertissement. C’est un signal fort qui nous invite à mieux construire l’avenir.

Donc, une prise de conscience a bien eu lieu. Celle-ci, tout comme la pandémie, va avoir des conséquences durables sur le comportement de chacun. Et ces dernières ne seront pas uniquement des séquelles. Dans notre manière de voir le monde, de consommer, d’interagir avec les autres. Nous conserverons toujours l’idée et l’envie de créer un monde nouveau, construit sur les fondations de l’ancien, avec le progrès comme outil.