L’accès à l’information n’a jamais été aussi simple. À tel point que les consommateurs n’ont même plus besoin d’aller la chercher… Ils en reçoivent tellement à longueur de journée qu’ils se sentent submergés et ne peuvent plus la digérer. La fatigue informationnelle qui en résulte est bien plus grave qu’on ne le pense. Car elle provoque une certaine méfiance de la part du public. Et de fait, les actualités qui leur sont offertes ne les intéressent plus. Ils accordent plus de crédits à des informations qu’ils s’échinent à trouver par eux-mêmes… Quelle que soit la source.
Trop c’est trop
Les gens n’arrivent plus à suivre. À l’heure où le journalisme tente de se réinventer, le flux d’informations ne cesse de les submerger. Chaînes d’information en continu, médias vidéo, réseaux sociaux… Les points de contact entre les médias d’actualité et les consommateurs se sont multipliés. Et cela provoque un sentiment de trop-plein pour la grande majorité de ces derniers. De plus, ils ont l’impression de ne pas trouver les informations qui les concernent vraiment.
C’est ce que met en évidence une étude sur la fatigue informationnelle menée conjointement par La Fondation Jean-Jaurès et Arte. Parce que le paysage des médias d’actualité est fragmenté, les mêmes informations se répètent d’un acteur à l’autre. En moyenne, les consommateurs utilisent 8,3 canaux différents pour s’informer, dont 3,2 quotidiennement. Les principaux cités étant le journal télévisé à 89%, les réseaux sociaux à 83% et la radio à 82%. Mais pour un usage quotidien, les réseaux sociaux arrivent en tête avec 62%.
Fatigué par l’info
Impossible de nier l’évidence. Les consommateurs sont bombardés de messages en permanence. Que ce soit de la publicité ou de l’information, leur smartphone leur permet de les recevoir en continu. Et leur constat est assez préoccupant ! 85% d’entre eux ont l’impression de voir passer tout le temps les mêmes actualités dans la journée. Par conséquent, ils ont le sentiment de ne pas pouvoir s’informer correctement et de ne pas avoir accès à des sujets qui les intéressent.
Et, ce n’est pas qu’une question d’âge… Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les plus jeunes n’arrivent pas mieux à surnager dans cet océan informationnel que les autres. Bien au contraire ! Il en résulte également qu’une forte proportion des consommateurs ne se sent plus concernée par l’offre informationnelle, et pire, ils s’en méfient. C’est évidemment un boulevard pour les conspirationnistes et les vendeurs de fake news.
Le mode de diffusion
Le paradoxe est troublant. Même s’il existe de nombreux canaux et que l’accès à une information fiable est facilité, les consommateurs n’arrivent pas à être satisfaits par les médias d’actualité. Ils ont même l’impression de devoir faire un effort pour s’informer correctement. Il s’ensuit un sentiment de lassitude délétère à tous les niveaux.
Si l’étude n’apporte pas de solutions pour pallier le problème, on peut se demander si cette fatigue informationnelle ne serait pas plus générale. En effet, notre contact avec les médias est maintenant ininterrompu. Tous les consommateurs ont les yeux rivés sur leur smartphone dans la crainte de manquer quelque chose. Cette FOMO est bien connue depuis l’avènement du smartphone et des réseaux sociaux. Il est donc important de s’interroger de manière individuelle à notre rapport envers cette technologie et les plateformes sociales.