Jungle Mag — 

IA art

Les champs d’intervention de l’intelligence artificielle ne cessent de se développer. Après les agents conversationnels, la surveillance vidéo ou la mobilité, c’est maintenant la création graphique qui profite de cette avancée technologique. Les logiciels générant des images sur simple description sont maintenant à la portée du grand public. Mais est-ce une opportunité pour les professionnels de l’image, ou une menace pour leur emploi ?

L’IA dans tous ses états

Les usages de l’intelligence artificielle sont de plus en plus nombreux. Assistant vocal, reconnaissance faciale, voiture autonome… Cette innovation offre un supplément d’âme aux technologies de pointe, en simulant des prises de décisions humaines. Avec une puissance de calcul toujours plus grande et des résultats toujours plus précis, elle semble maintenant à la portée de tous. Et bien entendu, son développement exacerbe certaines peurs du grand public. 

L’intelligence artificielle va-t-elle devenir un outil de contrôle des masses ? L’émergence du deep fake peut effectivement alarmer… Tandis que d’un autre côté, on peut se demander si l’IA ne va pas mettre les écrivains au chômage. LaMDA, un chatbot propulsé par une intelligence artificielle développée par Google, est si performant qu’un ingénieur s’est persuadé que le logiciel était doté d’une âme. Mais depuis quelques mois, ce sont les graphistes et les illustrateurs qui craignent de devenir obsolètes.

L’art artificiel

Il y a de grandes chances que vous ayez vu ces images un peu bizarres postées sur les réseaux sociaux. Celles-ci sont générées à l’aide d’une intelligence artificielle, à la demande d’utilisateurs curieux. Pas besoin de compétences particulières pour les obtenir, il suffit de se laisser prendre au jeu ! En décrivant en quelques mots l’image que l’on a en tête, la machine génère par elle-même une ou plusieurs propositions. Et il faut dire que les résultats sont assez bluffants !

À tel point qu’un artiste a même gagné le premier prix d’un concours de beaux-arts au Colorado… Alors, n’hésitez pas à tenter l’expérience ! Demandez à DALL-E, Imagen, Craiyon ou encore Midjourney, de créer l’image que vous souhaitez. Ces logiciels font partie des plus connus, mais il en existe encore d’autres. Et chacun d’entre eux possède son propre style. Alors forcément, les illustrateurs, les directeurs artistiques, les photographes et les graphistes peuvent s’interroger. Est-ce une opportunité ou une menace pour l’avenir de leur métier ?

Des applications concrètes

Les professionnels de l’image travaillent très dur pour créer des visuels inédits. Que ce soit dans un but purement artistique, ou plus commercial, cela leur demande du temps et du talent. Même avec l’aide d’un ordinateur équipé de la suite Adobe, leur savoir-faire est mis à rude épreuve. Et bien évidemment, ce labeur représente un coût pour leurs clients. Donc, la perspective d’obtenir des images en quelques secondes, sans effort et à moindres frais, est intéressante. C’est pourquoi certains ont décidé de prendre l’outil en main. 

Par exemple, l’auteure de livres pour enfants, Gila Von Meissner, combine ses illustrations avec des images générées par l’IA. Et cela lui fait gagner un temps précieux. Du côté des agences de communication, Bruno Da Silva, directeur du design chez R/GA, utilise Midjourney afin de mettre en page ses moodboards. Pour lui, l’avantage se situe au niveau de la richesse du logiciel. Car, quand tout le monde pioche dans les banques d’images pour illustrer une inspiration, l’utilisation de l’intelligence artificielle apporte une réelle fraîcheur. Ainsi, cela évite une uniformisation du travail créatif… Un comble pour un travail effectué par une machine !