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Ego social

Les plateformes sociales sont construites à notre image. Et elles font tout pour nous permettre de satisfaire notre ego… Cette mécanique bien huilée fonctionne d’ailleurs très bien chez les ados. À un âge où la popularité est très importante, les réputations se font et se défont en ligne. Cependant, une nouvelle application a décidé de valoriser l’estime de soi des élèves. À contrepied de ses concurrentes, celle-ci leur donne l’opportunité d’envoyer des ondes positives à leurs camarades.

Le narcissisme 2.0

Se mettre en scène sur les réseaux sociaux est devenu la norme. D’Instagram à TikTok en passant même par LinkedIn, tout un chacun publie pour mieux exister. Mais le fait-on pour offrir une meilleure image de nous-mêmes aux autres, ou pour satisfaire notre ego ? Chaque individu possède sa propre réponse, et la grande majorité n’a tout simplement pas conscience de son narcissisme social.

Il n’y a pas que les influenceurs qui publient sur les réseaux sociaux. Il n’y a pas besoin d’avoir une très large audience pour booster son estime de soi avec une dose de dopamine. Parce qu’aujourd’hui presque tout le monde partage son quotidien à ses proches, comme à des inconnus, il est clair que les plateformes sociales sont devenues un moyen de se faire valoir aux yeux de tous. Et certaines catégories de la population sont d’autant plus sensibles à cette question que d’autres.

La popularité des ados

Dans la cour de récréation, c’est la jungle. Dès la rentrée de 6ème, les élèves comprennent très vite l’enjeu qui se cache pendant la classe et après. À un âge où l’appartenance à un groupe est essentielle pour construire une image de soi positive, la popularité crée une hiérarchie. Parce qu’ils adoptent certains codes ou certaines attitudes, ils sont considérés comme faisant partie de l’élite de l’école. Ou au contraire, ils sont rejetés par leurs pairs.

Vous le savez peut-être déjà, mais la popularité est plus importante que tout pour les plus jeunes. Et il n’y a rien de surprenant de constater que les réseaux sociaux offrent une caisse de résonance parfaite à ce phénomène (pouvant parfois aller jusqu’au cyberharcèlement.) C’est pourquoi les professionnels de la tech s’évertuent à trouver de nouveaux concepts pour séduire les nouvelles générations. Le dernier en date nous vient des États-Unis et gagne 30 000 nouveaux utilisateurs par heure.

Le cas GAS

Le principe de GAS est simple. Après avoir renseigné le nom de son école et ajouté des amis, l’utilisateur se voit proposer de répondre à des questions prédéfinies de façon anonyme, comme pour un sondage. Qui est ton crush ? Qui est le mieux habillé de la cour ? Qui est le meilleur joueur de foot ? Ce réseau social a la volonté de rendre la démarche positive. Impossible de dire du mal puisque les sujets sont choisis à l’avance.

Donc, GAS fait le pari de valoriser l’estime de soi de ses utilisateurs en leur permettant d’envoyer des ondes positives à leurs camarades. Même s’il ne va pas résoudre les problèmes d’exclusion et de harcèlement, on ne peut que saluer cette idée qui prend à  contrepied les plateformes actuelles. Pour le moment, l’application n’est disponible que dans quelques États américains, mais connaît déjà une croissance fulgurante. Car malgré cette restriction géographique, cela ne l’empêche pas de générer plus de téléchargements quotidiens que TikTok ou Instagram.