Pourquoi entreprendre seul quand on peut le faire dans un écosystème ? Tout d’abord, pour faire face à un contexte de transformation numérique avec un modèle adaptatif. Mais aussi, pour mettre en pratique une certaine vision de l’entrepreneuriat. En effet, parce que l’innovation permet de changer le monde, il est possible de s’inscrire dans une démarche collective afin de renforcer le poids de son action. Cela rend possible la mutualisation des moyens, des savoir-faire, et aussi, le partage d’un certain esprit de rébellion.
Des acteurs interconnectés
Le mythe de l’entrepreneur solitaire a vécu. Aujourd’hui, cette vision du dirigeant besogneux s’efface au profit d’initiatives collectives. Pour réussir, ces dernières misent sur leur capacité à construire un réseau riche et cohérent autour d’elles. Ici, le mot écosystème prend tout son sens. Celui-ci est composé d’acteurs interconnectés, mais également d’institutions et de processus qui interagissent pour renforcer l’entrepreneuriat au sein d’un environnement local.
Pourquoi un tel changement de paradigme ? Parce qu’à l’heure actuelle, le contexte est bien plus compliqué. La transformation numérique se fait souvent à marche forcée. Ajoutez à cela une couche d’incertitude qui s’installe durablement, et vous obtenez des acteurs économiques qui sont contraints de revoir leur vision. Ils font évoluer leur mode de fonctionnement pour s’adapter. Et même si l’intensité et l’urgence du changement diffèrent selon les secteurs, la transition vers un autre modèle s’impose à toutes les organisations.
Une nouvelle philosophie
Cependant, si les entrepreneurs se regroupent dans un écosystème, ce n’est pas seulement pour faire face à une situation particulière sur leur marché. En effet, ils souhaitent également imposer leur vision du monde. Plus qu’un simple partage de ressources et de savoir-faire, ils mettent en commun leurs valeurs pour mieux avancer ensemble. Sinon, il leur suffirait d’intégrer une entreprise classique pour avoir accès à plus de moyens.
C’est donc avec un esprit de rébellion qu’ils s’engagent dans cette aventure. Partant du principe qu’un entrepreneur va forcément à l’encontre du statu quo, ils innovent afin de disrupter un secteur d’activité. Bien entendu, cela ne les empêche en rien de respecter les règles. Mais, ceux-ci ont la volonté de repousser les limites pour une cause qui les dépasse. Et ce n’est pas envisageable dans une entreprise dont ils n’ont pas la direction.
De nouveaux systèmes
En France comme ailleurs, des écosystèmes se concrétisent autour d’initiatives fortes. Il est possible de citer Station F de Xavier Niel, qui s’illustre comme porte-drapeau de la scène tech française. Mais Time for The Planet est un exemple encore plus intéressant. En effet, ce modèle hybride et décentralisé vise à mobiliser 1 milliard d’euros et à créer 100 entreprises pour agir face à l’urgence climatique.
Par ailleurs, Moho Labs initié par Olivier Cotinat a pour objectif de rassembler autour d’un campus à Caen, écoles, grandes entreprises et startups en donnant la priorité à l’inclusion numérique et climatique.