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Culture de l’échec

L’erreur est humaine, mais l’entreprise a tendance à le nier. Parce que le culte de la réussite est adulé dans nos contrées, les salariés n’arrivent pas souvent à rebondir en cas d’échec. Pourtant, une psychologue américaine prouve dans une étude qu’une attitude positive est plus importante que les diplômes pour faire carrière. Alors, le monde professionnel devrait prêter l’oreille. Car il a plus que jamais besoin de personnes ayant la capacité d’innover même après une déconvenue.

Errare humanum est

Mais persévérer est-il si diabolique que ça ? En effet, en matière de management, l’échec est à proscrire. Parce que la culture du travail à la française nous demande de réussir quoi qu’il arrive, nous avons très peur de ce que les autres pourraient penser en cas d’erreur. Cependant, selon l’étude de la psychologue Carol Dweck, menée à l’université de Stanford, notre attitude face à l’échec conditionne notre réussite future. 

Dans ses travaux, elle met en lumière deux catégories de salariés. Il y aurait les états d’esprits fixes et les états d’esprits de développement. Plus rigides mentalement, les premiers ont tendance à croire qu’ils ne peuvent changer ce qu’ils sont. Quant aux seconds, ils pensent pouvoir s’améliorer en produisant des efforts. Et vous l’avez compris, ils surpassent souvent ceux qui ont un état d’esprit fixe.

Le défi de l’entreprise

Tout le monde le dit. Les entreprises font face à de nombreux défis à l’heure actuelle. Et ces défis sont à l’image de ceux que traverse la société dans son ensemble. Crise sanitaire, guerre, changement climatique… Donc, pour assurer leur pérennité, elles ont besoin d’esprits capables de se remettre en question face à ces enjeux et aux échecs qu’ils peuvent engendrer. En bref, elles ont besoin d’innover.

Même doté d’une intelligence exceptionnelle, un salarié qui ne voit pas dans l’échec autre chose qu’une fatalité ne peut innover. En effet, avec une attitude constructive et positiviste, celui qui échoue peut découvrir des opportunités dans ses erreurs. Et un manager pouvant faire progresser ses équipes dans ce sens est en capacité de les aider à réussir d’une autre manière. Par sa souplesse d’esprit, sa bienveillance, sa passion, il dote l’entreprise d’une ressource humaine inestimable.

La culture anglo-saxonne

Aux États-Unis d’Amérique, un entrepreneur n’est pas jugé crédible avant d’avoir coulé une première entreprise. Cela en dit long sur l’état d’esprit managérial anglo-saxon. Et de fait, cela se retrouve à travers le parcours de nombreuses personnalités ayant réussi là-bas.

Walt Disney a été renvoyé du Kansas City Star parce qu’il manquait d’imagination et n’avait pas de bonnes idées. Ensuite, il a fondé Laugh-O-Gram, un studio d’animation qui fera faillite. Oprah Winfrey a été renvoyée d’Ancrage TV à Baltimore pour avoir été trop émotionnellement investie dans ses histoires. Quant à lui, Steven Spielberg n’a pas été admis à plusieurs reprises par la Cinematic Arts School de l’Université de Californie du Sud.